On apportait sur un brancard un soldat allemand, qui avait les deux jambes broyées un peu plus haut que le genou.
L\'homme achevait de mourir là, comme un chien, sans exciter d\'autre pitié que celle de deux officiers français..
Les linges blancs étaient vite devenus rouges.
Nous regardions l\'homme.
Ce fut si simple, si bref, que nous fûmes stupéfaits.
Rapidement le médecin l\'amputa sans plus de cérémonie, lui enveloppa de linges blancs ce qui lui restait de jambes, et s\'occupa d\'un autre blessé.
Il respirait à peine, les yeux clos.
On l\'étendit sur le sol, à côté d\'un énorme tas de fusils cassés.
On apportait sur un brancard un soldat allemand, qui avait les deux jambes broyées un peu plus haut que le genou